Qeqertaq en 2008
En 20 ans la communauté a beaucoup changé. Un nouveau quai a été construit, permettant d’accueillir des navires de plus grand tonnage.
Au bout du quai trône un nouveau bâtiment portant l’enseigne « Qeqertaq Fish ». Il s’agit d’un établissement de transformation du poisson.
La création de cet établissement a incité de nombreux pêcheurs de la Baie de Disko à venir s’installer à Qeqertaq. La population est passée de
100 à 147 habitants, entraînant la construction de nouvelles maisons, d’une église, d’un nouveau groupe électrogène, et l’agrandissement du magasin
local ainsi que de l’école. L’eau courante a fait son apparition. Une unité dessale l’eau de mer et la distribue, via des conduites chauffées, en trois points
du village dont un bâtiment communautaire équipé de douches et de machines à laver. Une grande antenne permet désormais de capter la chaîne de télévision
groenlandaise. La plupart des foyers sont désormais équipés du téléphone et de nombreux Qeqertamiut possèdent un téléphone portable.
L’école, l’office municipal, l’établissement de transformation du poisson et quelques foyers disposent d’ordinateurs et de connexion internet.
Des engins motorisés ont fait leur apparition : un tractopelle utilisé pour la construction des nouveaux bâtiments, et 5 quads.
La banquise, autrefois présente six à huit mois par an, ne l’est plus que deux à trois mois, voire quelque semaines. Certains hivers récents
la banquise ne s’est même pas formée autour du village, empêchant les Qeqertamiut d’utiliser leurs traîneaux à chiens. Le ratio nombre de chiens
par habitant a diminué. De nombreux traîneaux, endommagés, sont à l’abandon. A l’inverse le nombre de barques à moteur est passé de 12 à 47 en vingt ans.
On ne voit plus de peaux de phoques sécher sur des cadres ni de vêtements en fourrures dont l’usage est lié à la pratique de la banquise.
Seule la collecte des débris d’icebergs s’effectue comme autrefois. Les Qeqertamiut préfèrent en effet boire l’eau pure et sans goût issue
de la glace des icebergs plutôt que l’eau dessalée du réseau d’eau communautaire.